lundi 6 avril 2009

Les chats


Je me souviens d'un poème de Baudelaire que je connaissais par cœur étant petite et c'était pas un de ceux qu'on nous faisait apprendre à l'école. Non non c'était déjà mon intérêt pour ce poète, à déjà 8-9 ans et puis parce qu'un de ces poèmes me parlait si fort, dont cette partie que je récitais souvent, à un point que je m'en souviens pratiquement encore:

De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé, pour l'avoir
Caressé une fois, rien qu'une.

C'est l'esprit familier du lieu;
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses dans son empire;
Peut-être est-il fée, est-il dieu?

Quand mes yeux vers ce chat que j'aime
Tirés comme par un aimant,
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même,

Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement.


Les chats et moi c'est une histoire d'amour depuis petite. A chaque fois que j'en voyais un, dans la rue, chez quelqu'un il fallait que j'aille le voir , et d'ailleurs c'est toujours le cas, ils ont ce magnétisme sur moi et sur bien d'autres aussi qui sont attirés par eux comme je le suis. Comme pour les Egyptiens, ce sont mes dieux, je leur accorde une place énorme dans ma vie et même une dimension quasi-mystique que peut-être peu comprennent, mais c'est ainsi. Ils font partie de moi, chaque chat a son histoire, ses mystères, et je pense même qu'ils n'arrivent pas dans nos vie pour rien. Mon rapport à eux est porteur de sens, même quand ils leur arrivent le plus dur. Chaque mort de chat est difficile, les pleurs et la douleur sont là, et encore plus à celui qui a disparu et dont je ne sais rien de ce qu'il est devenu. Mais je me dis que même ce qui est dur à un sens, un enseignement. J'ai entendu des gens me dire qu'ils ne reprendraient plus de chats parce qu'ils ont trop souffert quand ils sont morts, je comprends...parfois comme pour tout deuil quel qu'il soit il faut plus ou moins de temps, mais en même temps la mort est inéluctable, faut-il se priver de tout le bonheur qu'ils apportent, de toute cette richesse parce que ça se finira forcément par une souffrance...alors c'est s'empêcher un peu de ressentir.. et de vivre. La mort, il faut aussi arriver à l'accepter, ou du moins à faire avec, sans mort il n'existe pas de vie... (et puis il y a aussi ceux qui disent que ce ne sont que des chats...ceux là je leur renvoie tout mon mépris...s'ils ne sont pas capable d'aimer et de respecter la vie sous quelque forme qu'elle soit, et encore moins d'être capable d'empathie avec ceux de leur espèce quand ils souffrent, alors je les plains...)
Et puis les chats, eux justement, nous apportent tant, nous enseignent tant sur nous-mêmes. Ils sont là, juste là et vivent avec nous. Ils ont chacun leur personnalité, chacun leur manie, leur manière de vous regarder ou de vous ignorer, de vous câliner ou de vous enquiquiner, chacun leur vécu, tout ce que nous ne saurons jamais d'eux. Indépendants, sensuels, attachants, mystérieux, joueurs, nonchalants, voire sauvage. Ils sont mes protégés. Jamais je ne pourrai être assez reconnaissante auprès de tous les chats de ma vie.

Celle qui partage ma vie aujourd'hui, Lolita, est un vrai bonheur. Elle est arrivée, après que le chat que j'avais depuis plus de 4 ans ait disparu, échappé de chez mes parents où il était en garde (et il n'y a pas un jour je crois où je ne pense pas encore à lui et savoir ce qu'il a pu devenir...), j'étais malheureuse, à errer dans les rues, à le chercher sans cesse, mais rien...de faux espoirs et on retombe à nouveau. Alors je pouvais pas vivre sans chat, je suis allée à la SPA que je connaissais bien, plusieurs fois, n'arrivant pas à me décider d'en prendre un autre, j'avais l'impression de trahir mon Fripouille.Mais alors que je n'étais pas décidée un jour, ils amènent celle-ci qui sortait de quarantaine, je devais juste la surveiller voir si elle s'entendrait bien avec les autres... elle a pas eu le temps de s'habituer, en 10 min j'ai craqué, et je l'ai adoptée. Depuis elle a été du bonheur au quotidien. Quand je pleurais parfois suite à un nouveau faux espoir d'un coup de fil de quelqu'un croyant avoir vu mon chat, je me souviens qu'elle venait sur le lit et me léchait les larmes, elle me l'a fait quelques fois...pas systématiquement mais quelque fois et j'arrêtais de pleurer en la regardant...elle me fixait puis elle partait en courant me faisant comprendre sans doute que ça serait mieux de jouer avec elle... Je ne sais pas quel ressenti, quelle intention elle peut avoir à ce moment là, peu m'importe en fait, mais je sais que chaque chat que j'ai eu avait sa manière particulière de réagir face à certaine situation et celle-ci m'a marquée.
Aujourd'hui c'est une vrai boule d'énergie, elle coure, trottine, il faut toujours s'occuper d'elle, jouer avec elle, mais elle est toute en douceur. Lolote la rigolote, c'est son surnom. La douce et l'espiègle Lolote. Plus ça va, plus elle devient câline avec moi, à ne plus me lâcher. Quand je suis sur l'ordinateur il faut qu'elle vienne se faire remarquer c'est inévitable et si vraiment rien n'y fait, elle se couche sur mes genoux, collée contre mon ventre, en boule et me bloquant un de mes bras qui la soutient bien sur parce que je veux pas qu'elle tombe, elle sait s'y prendre. Plus ça va, plus je trouve d'ailleurs qu'elle use et abuse de ma clémence ^-^
Elle a, pendant à peine plus de deux mois , eu pour copain un autre chat Dadou, que j'avais pris quand je travaillais pour qu'ils puissent se tenir compagnie...malheureusement il n'a pas vécu longtemps, atteint par une maladie fulgurante, j'ai du prendre la décision de l'euthanasier...et j'ai eu beau l'avoir peu de temps, j'y étais attaché, surtout pendant 2 semaines où j'étais en train de le soigner espérant que ça serait pas si grave au final...dormant la dernière nuit le serrant fort contre moi. Ils s'entendaient tellement bien...mais si elle le cherchait un peu au début, elle a très vite retrouvé son énergie, et on dirait qu'elle est toujours là pour égayer mes jours, surtout quand ça va pas...
Le matin, si je traine à me lever, elle passe je ne sais combien de fois sur mon lit à me marcher dessus et à repartir et à revenir, puis elle commence à me lécher les cheveux, et si je commence à la caresser, et à lui parler, au bout d'un moment elle vient carrément se coucher sur moi et c'est encore mieux si je suis sur le dos parce que là elle vient coller sa tête devant la mienne, me fixe et pose une petite patte sur ma joue en ronronnant parce qu'enfin je me réveille et je m'intéresse à elle. Et quand enfin je me lève, là c'est le bonheur , elle coure dans tous les sens...Toute la journée elle cavale chez moi et je peux pas résister. Elle me fait ses petits miaulements, me regarde, je craque.
Je ne sais pas de quoi demain sera fait , je ne veux même pas y penser, mais je sais ce qu'elle représente pour moi et ce que les chats en général représentent pour moi et ça , ça vaut tout l'or du monde à mes yeux..

2 commentaires:

Dave a dit…

Belle histoire.

J'ai découvert ma passion pour les chats assez tardivement. Mais depuis, pour moi, mon chat (le dernier qu'il me reste), est plus important que bien des humains. On me traite de fou, me scande des "mais enfin david, ce n'est qu'un chat !"... alors je répond : "Et alors ? Toi tu n'est qu'un homo sapiens que je sache !". La relation privilégiée que j'ai avec lui est incroyable. Il vient quand je l'appelle, se frotte très souvent à moi comme si j'étais un chat, il est très affectueux, dort dans mes bras toutes les nuits, me prévient d'une façon unique quand il n'a plus à manger, il est très joueur, c'est un vrai amour.

Je ne me console toujours pas de la mort de mon beau Steed, son frère. Je lui ai fait une tombe dans le jardin où il repose en paix. Mais il me manque, c'était un chat incroyablement intelligent, de la taille et du poids d'un petit chien (+ de 10kg !). C'était le plus gros chat que j'ai jamais vu, il impressionnait tout le monde par son gabarit. Mais il était câlin, très calme, jamais agressif, c'était mon chouchou d'amour. Je l'avais appelé Steed, en référence au personnage et son flegme britannique. J'ai vécu des moments de vie inoubliables avec mes chats, et Steed en particulier.

J'ai aussi des tortues de floride (qui viennent d'avoir 12 ans). C'est déjà moins câlin :D
A une époque, écoeuré par le commerce de ces tortues dans les animaleries, et vu les conditions catastrophiques de vie précaire qui leur étaient offertes (un joujou vivant condamné d'avance pour enfants), j'ai voulu en sauver le plus possible... Alors je me suis équipé et j'en achetais le plus possible. Ensuite, j'en ai donné certaines à un autre passionné qui a aménagé son jardin entièrement pour elles.

Mais j'arrête là de polluer ton blog, je pourrais parler de mes compagnons pendant des heures comme toi, c'est une vraie passion. C'est beau et je crois que j'ai appris ce qu'est vraiment l'amour avec mes chats.

Lalwende a dit…

Où as-tu vu que tu polluais mon blog? C'est même bien le contraire ;)
Hé oui les chats on pourrait en parler des heures et avoir des anecdotes sur chacun. Régulièrement ils nous étonnent, nous émeuvent ( <-c'est bizarre ce verbe :p)
J'imagine très bien les relations que tu as avec tes chats et que tu avais notamment avec ton Steed. Plus de 10kg? Il battait un de ceux qui est chez mes parents! lol.

Bon je me retiens pour parler des chats, sinon en fait faudrait carrément que je fasse un blog entier sur eux ;)
Je me retiens, je me retiens...

Sinon oui le commerce dans les animaleries c'est honteux...même si apparemment c'est mieux controlé qu'avant mais bon y'aurait encore beaucoup à redire...et c'est un euphémisme...

Il y a des années chez mes parents on avait pris un cochon d'inde. (On en avait eu souvent quand j'étais petite.) et peu de temps après il a eu des problèmes de peaux, des convulsions, des problèmes de motricité comme des crises d'épilepsie. Autant dire que s'il était resté en animalerie il y serait resté..une fois j'avais vu dans une cage un cadavre d'hamster qu'aucun des employés n'avait remarqué....
Ce cochon d'inde, je l'avais appelé Punky parce qu'il avait une crète de poil sur la tête :p. Donc quand il a eu ses crises, on ne savait pas trop quoi faire, je me souviens le prendre et le garder un maximun de temps dans la journée contre moi, le nourrir avec de la bouillie tellement il avait plus de force. Puis je ne sais pas si c'est grâce à ça ou parce qu'il a réussi à surmonter tout seul, mais comme il avait des crises de convulsion, je lui ais mis de la valériane infusée dans de l'eau. C'est une plante qui a des vertus calmantes et peut faire baisser la fièvre (et soit dit en passant les chats en raffolent mais eux ça les rend dingue ;)). Y'avait rien à perdre de toute façon...et bizarrement en un ou deux jours il allait mieux...Coincidence ou pas, j'en sais rien mais en tout cas l'essentiel était qu'il soit rétablit.
Enfin bon entre les chats, cochons d'inde, lapins, chinchilla, oiseaux recueilli puis relâché (oui un pigeon une fois :p), des souris..etc j'ai du louper ma vocation de vétérinaire...heu non en fait j'en serais incapable.
Mais disons que comme toi je peux pas rester insensible aux animaux et quand je peux les aider à ma façon je le fais.